Une histoire de concours
12h45 Terrasse. Charlotte Gainsbourg The songs that we sing
L'allitération m'a appris qu'elle prenait des cours de salsa et que ça lui plaisait beaucoup. La trentenaire célibataire qui prend des cours de salsa est dans l'antichambre de Meetic, c'est le dernier barreau de l'échelle comme dirait Serge :
Cela dit mon allitération a bien des excuses pour être au bord du gouffre : elle vient de rater un concours à l'université. Les dés étaient pipés, comme toujours. Il y avait 28 admissibles et rien qu'en lisant les noms j'ai deviné à qui le concours serait donné, ou plutôt offert sur un plateau orné d'hypocrisie. Ce n'était pas bien compliqué à deviner il suffisait d'observer les rapprochements opérés ces dernières semaines. Les postes ne sont pas donnés aux plus méritants, ils sont donnés à ceux qui sont les mieux cooptés. On fait plaisir aux amis, aux plus serviles ou aux plus intrigants. Les autres, les connards qui pensent que leur travail et leurs qualités pourront être reconnus ne sont là que pour servir d'alibis. Ce sont des alibis d'équité et de justice. C'est comme s'ils fabriquaient la bombe qui les anéantira.
Le plus affligeant dans tout cela c'est que dans cette belle communauté qui s'arrange si bien de compromissions et des petits arrangements entre amis on se revendique de gauche. On prétend porter hautes les couleurs du service publique alors qu'on en est le fossoyeur zélé. Ce ne sont pas des salauds, juste des femmes et des hommes qui manquent d'envergure, des êtres humains comme moi.
LET IT BE
Très bel axiome, celui de la trentenaire...
C'était quoi comme concours? Le MAE?